En 2018, ESR a lancé un très grand projet de redéfinition de ses processus opérationnels pour l’ensemble des secteurs qu’il adresse. Il s’agit de définir une offre de service harmonisée, complète et cohérente pour ses partenaires et prestataires. Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’esprit de simplification engagé par la fusion d’Eco-systèmes et de Récylum au sein d’ESR, mais aussi dans les défis à relever pour atteindre les objectifs de collecte.

Un nouveau schéma global de logistique et de traitement sera mis en place avec de nouveaux contrats début 2021, et ce pour une période de 3 ans. Ce schéma s’accompagnera de l’intégration de l’ensemble des opérations au sein d’un système d’information unique. Les indicateurs de pilotage seront également harmonisés.

Un important travail d’identification, de valorisation et de concrétisation des synergies opérationnelles en matière de mutualisation, de contenants, de dématérialisation et de traçabilité est à mener. S’en suivra une modélisation d’un schéma cible pour la logistique et le traitement, avant de passer à la mise en œuvre des appels d’offres. Un accompagnement des partenaires et prestataires d’ESR est prévu pour déployer et conduire les changements induits par cette nouvelle organisation.

Parmi les points-clés des processus opérationnels à redéfinir et harmoniser, la pesée, la gestion des contenants, la gestion des BSD, les délais, la gestion des SRD, indésirables et intrus seront murement étudiés pour proposer un schéma cible cohérent et unifié, dont découlera un système d’information unique adapté.

Ce projet d’une envergure inégalée mobilise donc la totalité des services d’ESR, tous secteurs confondus. Il s’agit d’une excellente opportunité pour améliorer les processus et franchir un pas en matière d’harmonisation et de simplification.

Encore minoritaires dans les flux de lampes et tubes arrivant en centres de traitement, les LED devraient toutefois changer radicalement les méthodes de tri et de dépollution dans les années à venir lorsqu’elles arriveront en fin de vie. Les LED représentent en effet près des ¾ des lampes vendues en 2018, mais elles n’arriveront en masse dans les centres de traitement que dans près de 10 ans (durée de vie théorique). Il est nécessaire de préparer la filière et ses acteurs à ce virage technologique et ses nouveaux enjeux (baisse de volumes, nouveaux processus, taux de recyclage cible…) pour garantir la qualité du traitement aux meilleurs coûts.

Pour cela, il est essentiel d’évaluer leur durée de vie réelle, les procédés de traitement à mettre en place et leur composition matière pour atteindre les objectifs des taux de recyclage et de valorisation. Actuellement les LED sont triées manuellement dans les centres de traitement car elles sont présentes en petites quantités. Cela ne sera plus possible lorsque les volumes seront plus importants. En effet, dans certains centres de traitement, les LED bloquent les broyeurs et ne peuvent pas être traitées de la même façon que les autres types de lampes. Une réflexion est donc à mener à la fois sur les modalités de tri et sur les processus de traitement. Un partenariat entre un centre de traitement PAM et un centre de traitement de tubes et lampes a été conclu afin de mener des travaux conjoints de R&D. Des tests de broyage de LED selon des procédés PAM permettrait d’atteindre le taux cible de recyclage de 80%, tout en extrayant les métaux stratégiques.

Une attention devra également être portée à la composition des LED – très fluctuante d’un fabricant à l’autre – sur deux points : le premier concerne la présence de substances dangereuses comme le brome, qui empêcheraient le recyclage des plastiques et donc l’atteinte des 80% de recyclage. Le second a trait aux différents types de LED (à filaments par exemple) qui pourraient nécessiter des traitements spécifiques. Une collaboration étroite avec les fabricants pour connaitre leurs ventes par types de lampes et l’étude de l’évolution de la composition des LED sont donc des enjeux majeurs de R&D pour construire les procédés de traitement de demain.

En 2018, l’ambitieux projet européen REDLED a été lancé pour la période 2019-2012, afin d’adapter le procédé « Blubox » pour qu’il puisse traiter en un seul et même procédé les écrans plats, les lampes basse consommation et les LED. Par ailleurs, les travaux de Chimie Paris dans le cadre de la Chaire Mines Urbaines obtiennent de très bons résultats en laboratoire sur des procédés chimiques d’extraction des métaux stratégiques des puces LED issues des lampes, télévisions et luminaires.